ITSASONDOAN: Couverture                      SAINT-JEAN-DE-LUZ                       Page d'Accueil    

 LE RÉCIT DE LA VIE D'UN MOMENT, UNE EPOQUE: Trois petites histoires autour du bâtiment.
                          Sur les photos et la peinture
Ma mère enceinte de moi, travaillant à garder des enfants à Saint Jean de Luz.
A huit mois de grossesse, les contractions se déclarent: On la transporte en salle d’accouchement:
Avec des kilos de glace sur le ventre, elle me met au monde, à moitié dans les vapes.

Lorsqu’on lui annonce le sexe de l’enfant, elle exulte de joie et dit à ma grand-mère: «J’ai une petite fille! J’ai une petite fille!».
Elle veut me prendre dans ses bras, on lui ment: «La petite est fragile, elle est contagieuse: demain!»
En fait, c’est elle qui est contagieuse: la péritonite est brutalement devenue «gangrène gazeuse», terme de l’époque,

et le lendemain, le 4 novembre, sortant du délire du à la fièvre, elle s’exclame dans un dernier sursaut d’amour et de pardon:
«Oh! Mon papa!» et expire dans les bras de ma grand-mère. Elle avait 19 ans et demi.       (Lucie, "Fleur de Corail")


Ramiro ARRUE  La baie de St-Jean-de-Luz
La peinture de Ramiro Arrue (Bilbao,1892) est simple, sans détails superflus, épurée, ses sujets
présentent des descriptions claires et nues...

Il revient toujours au Pays basque, à Saint-Jean-de-Luz, où il s'installe en 1917, et où il puise toute son inspiration: paysages, portraits, scènes quotidiennes.
Ramiro Arrue demeure le peintre le plus représentatif
du Pays et de l'âme basques
.
"La paix qui se détache de sa peinture nous fait voir le silence, le calme, la sérénité". Il était ami de Jammes, Ravel et Cocteau. En 1943 il a été emprisonné par les Allemands dans la Citadelle de Saint-Jean-de-Pied-de-Port. En 1948 il a réalisé les affiches et les décors de Ramuntcho de Pierre Loti, qui s'est représenté à Bayonne. En 1953 illustre Jean le Basque de Joseph Peyré.
En 1958 est décédé son épouse, Suzanne.
La fin de sa vie est marquée par la solitude et le dénuement.
Il meurt en avril 1971 d'un cancer du poumon, à Saint-Jean-de-Luz.
Encouragé par Zuloaga, expose ses premiers tableaux dès 1911 au Salon de Paris. Peintures de couleurs sombres et à la manière réaliste, ils représentent déjà la vie quotidienne des gens de Biscaye. Alterne les séjours d’hiver à Paris et les vacances à Ciboure, avant de s’installer, en 1917, à Saint-Jean-de-Luz. Membre de l’Association des artistes basques, notamment ami de Maurice Ravel, donne aussi de nombreuses illustrations pour des ouvrages honorant le Pays Basque, tel Le Mariage basque de Francis Jammes ou le fameux Ramuntcho de Pierre Loti.
Vers 1865, un émigré polonais, Ladislas Konarzewski,
chassé de son pays par les Russes, vient s’installer à Saint-Jean-de-Luz.
Il deviendra photographe, le photographe luzien, monsieur Ladislas, comme on le nomme alors.
Et apprends l'euskera.
Il prend comme épouse à María Ithurbide, de la maison du même nom à Urrugne (à 5 km de Saint-Jean)


Installé dans l'angle entre rue Garat et Courtade, juste à côté de l'hôtel d'Anglaterre, il laissera un témoignage exceptionnel sur les métamorphoses de la cité portuaire: la plage est encore sauvage,
les digues sont en construction, les marais à peine asséchés.


Son fils, Jean-Ladislas, reprendra le studio et complétera ce legs offert à l’histoire locale.
Il livrera un travail sur le port et les pêcheurs tout à fait remarquable.
Sa petite-fille, Jacqueline, contribuera elle aussi jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale
et laisse des photos fortes de cette période trouble.